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Célébration du 30e anniversaire de la Convention sur l'eau
En mars 1992, des gouvernements se sont réunis à Helsinki, en Finlande, avec une idée en tête: gérer de manière collaborative et durable les eaux partagées dans la région paneuropéenne. A l'issue de la réunion, la Convention sur la protection et l'utilisation des cours d'eau transfrontières et des lacs internationaux (Convention sur l'eau) était née. Aujourd'hui, cette convention constitue un cadre efficace pour faire progresser la coopération dans le domaine des eaux transfrontières au niveau mondial.
À cette occasion, le ministère estonien de l'Environnement et la Commission Economique des Nations Unies pour l'Europe (CEE-ONU) ont organisé, en coopération avec la Finlande, le 30 juin 2022 un événement spécial. Des gouvernements (Parties et non-Parties), des organisations internationales et régionales, des organismes de bassin, la société civile, le secteur privé, des universitaires et d'autres parties prenantes se sont réunis pour marquer le 30e anniversaire de cet instrument juridique crucial qui est devenu un outil pratique pour mettre en œuvre la coopération dans le domaine des eaux transfrontières. L'événement était également l'occasion de lancer la nouvelle publication "The Water Convention: 30 Years of Impact and Achievements on the Ground" définie par Olga Algayerova, secrétaire exécutive de la CEE-ONU, comme "une source d'orientation et d'inspiration et un appel à intensifier notre action en faveur de la coopération dans le domaine des eaux transfrontières".
Le nombre d'adhésions à la Convention sur l'eau ne cesse d'augmenter et cinq Parties extérieures à la région de la CEE-ONU ont rejoint cet instrument mondial au cours de la période 2016-2021. En outre, un nombre croissant de pays sont en cours d'adhésion et de nombreuses activités relevant de la Convention sont mises en œuvre dans le monde entier. Actuellement, la Convention compte 46 Parties. La Convention sur l'eau a été ratifiée par le Grand-Duché de Luxembourg en 1994.
La Convention sur l'eau exige des Parties qu'elles préviennent, contrôlent et réduisent l'impact transfrontière, qu'elles utilisent les eaux transfrontières de manière raisonnable et équitable, et qu'elles assurent leur gestion durable par la coopération. Les Parties riveraines des mêmes eaux transfrontières sont tenues de coopérer en concluant des accords spécifiques et en créant des organes communs. La Convention s'inscrit dans une perspective de développement durable en ce sens qu'elle prend en compte tous les secteurs concernés par la protection et l'utilisation de l'eau.
La coopération transfrontalière dans le domaine de la gestion et de la protection des eaux est une réalité vécue depuis de longues années pour le Luxembourg. Grâce à la participation aux travaux des trois commissions fluviales internationales dans lesquelles le Luxembourg est Partie contractante, à savoir la Commission internationale pour la protection du Rhin, les Commissions internationales pour la protection de la Moselle et de la Sarre et la Commission internationale de la Meuse, une excellente coopération et collaboration sont instaurées depuis longtemps avec les pays voisins du Luxembourg. Les échanges existent depuis de nombreuses années et se font dans une atmosphère de confiance et de respect mutuel.
La Convention sur l'eau est un outil puissant pour promouvoir et atteindre les objectifs du Programme de développement durable à l'horizon 2030 et ses objectifs de développement durable (ODD). Elle joue un rôle essentiel dans l'accélération des progrès en vue de la réalisation de l'ODD 6 (eau potable et assainissement) et de sa cible 6.5, qui appelle tous les Etats à mettre en œuvre une gestion intégrée des ressources en eau à tous les niveaux d'ici à 2030, notamment grâce à la coopération transfrontière.
L'événement consacré à l'anniversaire avait pour objet de passer en revue les progrès accomplis dans la réalisation de la vision à long terme de la Convention: "les eaux transfrontières du monde entier sont gérées en coopération entre les pays riverains afin de promouvoir le développement durable, la paix et la sécurité". L'événement a offert l'occasion de réfléchir au rôle de la Convention dans la concrétisation du Programme de développement durable à l'horizon 2030, de la Décennie internationale d'action pour l'eau et le développement durable (2018-2028) et d'autres engagements internationaux relatifs au développement durable et au changement climatique.