Signature d'une convention de collaboration entre le ministère de l'Intérieur et le CRPGL

Le 23 octobre 2003, le ministre de l’Intérieur Michel Wolter et le président du Centre de recherche public Gabriel Lippmann (CRP-GL) Charles-Louis Ackermann ont procédé à la signature d’une convention régissant la collaboration entre le CRP-GL et les Services de la gestion de l’eau du ministère de l’Intérieur, ceci à travers trois projets de recherche dans le domaine de la gestion de l’eau.

Le premier projet portera sur la mise au point d’une méthode harmonisée entre les pays de la Communauté européenne pour la quantification des apports diffus de fertilisants d’origine agricole vers le milieu aquatique.

Cette pollution diffuse, imputable à la lixiviation (Auslaugung) de résidus d’engrais minéraux (nitrate, phosphate, etc.) et organiques (ammonium du lisier), peut provoquer la sur-fertilisation des eaux réceptrices, phénomène connu sous le terme de "eutrophisation", avec la proliferation exagéré de plantes vertes et d’algues qui, elles, peuvent conduire à une pollution secondaire de l’eau quand, en automne, elles se décomposent en consommant l’oxygène dissous dans l’eau.

La connaissance aussi exacte que possible des flux diffus de fertilisants est indispensable pour l’application correcte de plusieurs directives européennes en matière de qualité de l’eau dont plus particulièrement la récente directive 2000/60/CE du Parlement européen et du Conseil du 23 octobre 2000 établissant un cadre pour une politique communautaire dans le domaine de l’eau, communément appelé "Directive cadre européenne de l’eau", qui exige que, jusqu’en 2015 au plus tard, un état de bonne qualité soit de nouveau rétabli dans toutes les eaux de la Communauté.

La maîtrise correcte de la pollution diffuse par les fertilisants d’origine agricole est d’une importance capitale dans ce contexte.

Le deuxième projet aura pour objet la modélisation et la simulation de la pollution micro-biologique, ou bactérienne, des eaux de baignade par les effluents des stations d’épuration urbaines.

Il est connu que la qualité des eaux de baignade de la Sûre inférieure (entre Ettelbruck et Wasserbillig) n’est toujours pas conforme aux normes hygiéniques afférentes établies par le règlement grand-ducal du 17 mai 1979 concernant la qualité des eaux de baignade, pris en exécution de la directive 76/160/CE du Conseil du 8 décembre 1975 concernant la qualité des eaux de baignade, menant régulièrement à l’interdiction de la baignade dans ce tronçon de la Sûre.

Ce phénomène est dû au rejet des stations d’épuration des grandes agglomérations du bassin de l’Alzette et de la Sûre inférieure. La situation s’améliorera certainement avec la mise en opération de la station d’épuration biologique modernisée et agrandie d’Echternach (actuellement en construction) ou encore avec les modernisations des stations de Esch/Schifflange (terminée), Bettembourg, Hespérange, Luxembourg, Mersch et Bleesbrück (toutes en projet), mais il n’est pas encore établi s’il ne faudra pas, peut-être, des mesures d’épuration supplémentaires sur l’une ou l’autre des stations d’épuration modernisées. Ce sera justement le modèle de simulation qui devra nous renseigner à ce sujet.

Le troisième projet, enfin, portera sur l’étude des toxines excrétées par les cyanobactéries (ou cyanophycées).

Il s’agit, en fait, d’algues, dites "bleues" (Blaualgen), qui peuvent apparaître dans les eaux fertilisées (ou eutrophes) des eaux stagnantes comme, par exemple, dans le lac du barrage d’Esch/Sûre.

Ce dernier, dont il ne faut plus dire l’importance pour l’alimentation du pays en eau potable, subit régulièrement des floraisons importantes d’algues, notamment en été, et où la présence de cyanobactéries, et donc de toxines, ne peut pas être exclue.

Le projet de recherche se propose donc de déterminer les concentrations effectives de ces toxines dans l’eau du lac et de faire une appréciation quant à l’effet de ces toxines sur les poissons du lac, voire sur la qualité de l’eau comme ressource d’eau potable vu que, dans certaines conditions, ces substances peuvent également devenir toxiques pour l’homme.

L’étude n’intéressera donc pas seulement les gestionnaires propremment-dits du lac mais aussi les responsables du SEBES.

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