Utilisation de l'eau potable

L’Organisation mondiale de la Santé (OMS/WHO) évalue les besoins journaliers en eau potable de chaque personne à 100 litres. Au Luxembourg nous vivons dans une situation très privilégiée. Mais aussi dans notre pays, une eau propre et saine nécessite un investissement et un soin particulier et ainsi nous devons, nous aussi, économiser cet « or bleu » et éviter tout gaspillage. Au Luxembourg, la consommation quotidienne en eau potable se situe autour de 120’000 m3.

Cette eau provient pour la moitié des eaux souterraines qui sont captées par environ 300 sources et forages alimentés en majeure partie par les eaux des aquifères du Grès du Luxembourg et du Buntsandstein.

Pour l’autre moitié, l’eau potable provient d’eau superficielle depuis le barrage d’Esch-sur-Sûre. Cette production exige un traitement complexe, réalisé par le SEBES (Syndicat des Eaux du Barrage d’Esch-sur-Sûre). La capacité maximale de leur station de traitement est de 70.000 m3 par jour. A côté du traitement d’eau superficielle, le SEBES exploite l’eau souterraine qu’il capte par forage sur trois sites différents.

Afin de répondre à l’augmentation rapide de la population du Grand-Duché de Luxembourg le SEBES augmentera sa capacité de traitement par la construction d’une nouvelle station de traitement et modernise le procédé de traitement vers les techniques les plus avancées. La nouvelle station de traitement devra être mise en service à partir de 2021 avec une capacité de 110.000 m3 par jour, extensible à 150.000 m3 par jour.

L’eau ainsi captée ou traitée, est distribuée par des réservoirs, brise-charges et stations de pompage aux consommateurs. Le nombre des ouvrages de distribution peut être estimé à 500. L’eau est ensuite distribuée par les communes à leurs habitants. En fonction de leur approvisionnement en eaux potables les communes se classent en trois catégories :

• les communes qui exploitent elles-mêmes des sources ou des forages pour assurer leur alimentation en eau potable ;
• les communes qui sont affiliées à un syndicat d’eau potable qui leur fournit l’eau potable que les communes distribuent ensuite aux consommateurs ;
• les communes qui disposent de leurs propres captages et qui sont également alimentées par un syndicat d’eau potable pour couvrir leurs besoins.

La règlementation relative à l’eau potable (règlement grand-ducal modifié du 7 octobre 2002 relatif à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine) attribue une grande responsabilité aux communes à l’égard de leurs habitants. La commune a l’obligation de surveiller la qualité de l’eau distribuée et apporter un soin particulier aux infrastructures d’approvisionnement. Les communes doivent, au moins une fois par an, informer les consommateurs de la qualité de l’eau distribuée. Elles possèdent également une fonction de conseiller à l’égard des consommateurs.

En 2019, l’Administration de la gestion de l’eau a réalisé une étude sur la consommation de l’eau par secteurs. Ce sera toujours une estimation vu qu’on ne dispose pas de toutes les données sur la consommation et facturation au niveau des communes. Chaque jour quelques 120.000 m3 sont disponibles, consommés de la façon suivante:

- à 60% par les des ménages (habitants, base 135 litres/habitant/jour);

- à 23% par l’industrie, dont:

• 7% dans le secteur tertiaire & petites entreprises;
• 9% dans l’industrie (via prélèvement direct, c.-à-d. captages privés);
• 7% dans l’industrie (eau provenant du réseau, donc eau potable);

- 8% par l’agriculture, dont:

• 7% provenant du réseau, donc eau potable);
• 1% provenant de prélèvements directs, c.-à-d. captages privés)

Le reste (9%) représente de l’eau non facturée, c.-à-d. une eau consommée par les communes, ainsi que des fuites.

Les enjeux

L’eau joue un rôle vital pour la nature et pour l’homme, comme elle est à la base de toutes formes de vie. Afin de préserver ce capital d’une valeur inestimable, nous devons revoir de manière fondamentale la gestion de l’eau dans l’environnement urbain et économique.

Au Luxembourg, l’eau est également une ressource rare et précieuse.

La gestion de l’eau  y est confrontée à des défis qui sont liés à la fois aux importantes croissances démographique et économique du pays et aux changements climatiques.

Les études réalisées pour évaluer les besoins en eau dans les prochaines décennies mettent en évidence que, malgré les investissements dans les nouvelles infrastructures de production du SEBES, l’approvisionnement en eau potable de notre pays risque de devenir précaire dans 10 à 20 ans, notamment en ce qui concerne les besoins de pointe.

Afin de pouvoir subvenir aux besoins futurs en eau potable et sécuriser à long terme son approvisionnement, une stratégie nationale a été élaborée. Elle s’appuie sur trois piliers, dont la mise en place de mesures d’économie d’eau.

Figure 1 : Stratégie de sécurisation à long terme de l’approvisionnement en eau potable

La réduction de la consommation d’eau par une utilisation rationnelle de la ressource est un pilier fondamental pour préserver et garantir l’approvisionnement futur en eau potable au Luxembourg.

 

Quelques chiffres

La consommation d’eau potable à l’échelle nationale est d’environ 120 000 m³/jour. Près de la moitié de cette eau est issue du lac de la Haute-Sûre, l’autre moitié étant issue de prélèvements d’eau souterraine.

Avec une consommation d’eau moyenne de 135 l/habitant/jour, les ménages représentent 60 % de la consommation de l’eau potable au Luxembourg.

La répartition de la consommation en eau dans les ménages est la suivante :

Figure 2 : Utilisation de l’eau potable dans le secteur des ménages (Source : Étude IWW, 2018)

C’est dans la salle de bains que nous consommons le plus d’eau potable !

Seuls 4 % de notre consommation d’eau potable sont destinés à un usage alimentaire pour la boisson ou la préparation des repas. Le reste est utilisé majoritairement pour l’hygiène et le nettoyage.

 

Économies d’eau : des solutions possibles

Tout un chacun peut, à son niveau, revoir ses habitudes de consommation  et adopter quelques gestes simples afin de contribuer à la préservation d’un bien irremplaçable : l’eau.

Equipement du logement

De petits équipements permettent de réduire la consommation et la facture d’eau, à confort égal. Bien souvent rentabilisés en quelques mois, ils sont accessibles à tous. Sans compter qu’en limitant la consommation d’eau chaude sanitaire, nous réduisons aussi notre consommation d’énergie !

• mousseurs pour les robinets des éviers et lavabos : de l’air sous pression est mélangée à l’eau pour réaliser 30 à 60 % d’économies d’eau. 
  

• limiteur ou réducteur de débit sur les pommeaux de douche : il s’installe entre le pommeau de douche et le flexible, ou entre le flexible et le robinet. Il réduit le passage de l’eau lorsque le robinet est ouvert, tout en conservant la pression et un débit constant. Il permet d’économiser jusqu’à 50% d’eau. 

• robinets mitigeurs thermostatiques au lieu de robinets mélangeurs : inutile de faire couler des litres d’eau avant qu’elle soit chaude. Elle atteint la bonne température très rapidement et la conserve même si l’eau est coupée. 

• pommeaux de douche hydroéconomes : ils permettent de délivrer un débit de 5 à 8 l/min, contre 12 à 15 l/min pour les pommeaux standards, voire même 20-25 l/min pour des douches de pluie. Sur la base d’une douche de 5 min, ces équipements permettent d’économiser 20 litres d’eau/ douche, soit 37 m³/an pour un ménage de 4 personnes.
  
  
• chasses d’eau à double commande : ce système permet d’adapter le volume d’eau à déverser (3 ou 6 litres) alors qu’un mécanisme à simple commande déverse 9 litres en moyenne.
  Autre solution :  équiper le réservoir de chasse d’eau de plaquettes ou sacs WC permettant de réduire le volume de chasse d’eau jusqu’à 3 litres tout en conservant une pression d’évacuation suffisante.

• lors de l’achat d’ appareils électroménagers tels que lave-vaisselle et lave-linge,  vérifier la consommation d’eau de l’équipement. Certains appareils permettent d’économiser jusqu’à 30 % d’eau par lavage. Un appareil plus cher à l’achat peut-être plus économe à l’usage.

Adopter les bons gestes dans la salle de bains

• privilégier la douche au bain : une douche de 3 à 5 minutes consomme 20 à 60 litres d’eau alors qu’un bain consomme 120 à 200 litres.
• réduire le temps de douche : une douche de 3 minutes au lieu de 5 minutes permet d’économiser en moyenne 24 litres d’eau/douche, soit 9 m³/an/personne.
• utiliser un gobelet pour le rinçage des dents.
• fermer le robinet systématiquement, notamment lors du rasage ou du brossage des dents

Récupérer l’eau de pluie

L’eau de pluie peut remplacer l’eau potable pour de nombreux usages tels que l’arrosage, le nettoyage et les chasses d’eau des toilettes.

Une aide financière existe, sous conditions, pour la mise en place d’un système de récupération d’eau de pluie. Les modalités sont fixées par le Règlement grand-ducal du 14 mai 2003 concernant l’allocation d’une aide budgétaire aux particuliers pour la mise en place d’une installation de collecte des eaux de pluie. Pour plus d’information :  https://eau.gouvernement.lu/fr/ressources-en-eau/eaux-usees-pluviales/Eaux-pluviales.html

 

Traquer les fuites

Une surveillance régulière du compteur d’eau avec des relevés la nuit reste le meilleur moyen de contrôler l’état du réseau d’eau interne.

• réparer rapidement les installations qui fuient :

o    Un robinet qui goutte équivaut à une perte de 4 litres/min, soit près de 100 litres sur une journée,

o   Une chasse d’eau qui fuit équivaut à une perte de 25 litres/heure, soit 600 litres sur une journée.

•  couper l’eau en cas d’absence prolongée.
• Après une période de gel, surveiller le compteur d’eau.

 

Sans oublier d’adopter les bons gestes au quotidien

• faire tourner le lave-linge et le lave-vaisselle uniquement à pleine charge.
• récupérer l’eau qui coule jusqu’à ce qu’elle soit chaude pour l’utiliser ailleurs, pour l’arrosage par exemple.
• arroser nos plantes et nos potagers le soir lorsqu’il fait moins chaud ou le matin très tôt pendant l’été.
• laver les fruits et légumes dans une bassine et récupérer l’eau pour l’arrosage des plantes par exemple.
• laver la voiture dans une station de lavage.
• privilégier les piscines collectives aux piscines privées